Ichi 15 ans, est vendue par son père à une maison close pour rembourser les dettes de sa famille.

Lorsque le tenancier du lupanar « l’essaye » , il trouve qu’elle a une anatomie particulière qui lui permet de rejoindre le rang des prostituées de haut niveau, celles qui vendent leur charme à des prix élevés. Elle est donc confiée à Mme Shinonome,la courtisane la plus recherchée de l’établissement. Elle doit lui montrer l’art de la séduction, de la conversation, du savoir-vivre, de la soumission, pour entretenir des clients importants. Ceux-là qui peuvent dépenser des sommes astronomiques pour une nuit avec une courtisane de haut rang.

On apprend à cette catégorie de filles des techniques sexuelles qui leur permettent de guider le client comme elles l’entendent afin que le produit précieux qu’est leur corps ne soit pas abîmé en laissant les hommes prendre l’initiative.

À cette époque, c’est une exigence d’envoyer les prostituées à l’école. Elles y apprennent la lecture, l’écriture et la couture. Ichi découvre la beauté des mots et commence à tenir un journal sur recommandation de l’institutrice Mme Tetsuko. Cette dernière répère vite que la jeune fille a un regard particulier sur le monde.

On pense souvent que vendre son corps est facile. Ici on voit beaucoup de souffrance. En général les filles démarrent à 17ans et ont 10 ans de service avant d’être libérée à 27. Les jours de repos sont rares.

Certaines veulent tellement rembourser rapidement la dette de leur famille, qu’elles acceptent un nombre trop élevé de clients par jour. A cause de la position allongée sur le dos prolongée et des frottements induits par l’acte sexuel, des cals se forment sur leur postérieur, un peu comme des ampoules qui ont durci et deviennent de grosses bosses disgracieuses.

Certaines sont emportées par la maladie avant de recouvrer leur liberté. Certaines voient leur période de servitude rallongée parce que leurs parents contractent de nouvelles dettes ou les revendent à d’autres maisons closes plus offrantes.

Il y a aussi la souffrance des serviteurs masculins du lupanar. Ils sont utilisés contre leur gré pour les exercices pratiques des prostituées. Là où certains diraient qu’ils sont bien chanceux, l’auteure montre qu’il y a un vrai malaise chez ces jeunes gens qui sont contraints à subir des actes sexuels non consentis en public pour les besoins de la formation des filles. Je ne me rappelle pas avoir déjà lu un livre traitant du sujet de la prostitution au Japon, aborder ce problème. J’ai eu pitié pour eux.