Azalée, podcasteuse féministe, est fan de pâtisserie et de musique.

Plus jeune, on la surnommait dans sa ville de Charleston  » la putain de Bishop ».

Les nombreuses aventures qu’elle a eues au lycée Bishop High School lui ont valu ce surnom. Selon la rumeur, tous les garçons ou presque lui sont passés sur le corps.

Pour certains, elle est même « la putain suicidaire » vu qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours.

Personne, à l’époque, n’a remarqué comment elle est passée de timide à dévergondée, de joviale à dépressive. Ils ont regardé les symptômes pour la juger et l’accuser, sans jamais chercher les raisons de ses déviations. Il y a pourtant une raison qu’elle a confiée à une seule personne. Une personne qu’elle aimait et qui lui a tourné le dos. Alors, elle a préféré partir très loin.

Quand sa mère meurt et lui lègue sa maison, Azalée revient à Charleston pour faire le tri et vendre la demeure. Elle se donne deux mois pour quitter de nouveau cet endroit plein de mauvais souvenirs. Une fois sur place elle revoit d’anciens visages et essuie les mêmes railleries. Certains ont même des photos et des vidéos de ces années de débauche. Elle fait la forte, agit comme si les ragots ne l’affectaient pas. Mais il y a des coups de la vie dont on ne peut se relever tout seul. Il faut forcément se faire accompagner, d’une façon ou d’une autre. Un homme voit clair dans son jeu.

Éden, le nouveau voisin de sa mère,un beau mécanicien tatoué, amateur de violon et de guitare, est très attiré par la jeune femme malgré les rumeurs. Il voit les fêlures de son armure et décide de tout faire pour percer sa carapace. Il veut découvrir pourquoi elle a mis autant de barrières autour d’elle. Pourquoi elle craint moins d’offrir son corps que son cœur. Mais Éden lutte lui-même avec ses propres démons : une enfance maltraitée, un passé violent, une maladie incurable…

Peut-on aider quelqu’un quand on peine soi-même à garder la tête hors de l’eau ?

Comme dans les autres livres de Morgane Moncomble que j’ai eu l’occasion de lire, le récit est bien raconté, les personnages sont complexes à souhait, les dialogues sont teintés d’humour. Ici, le sujet est un peu plus sérieux, très sérieux même.

Il y a souvent, dans nos quartiers, cette fille qu’on juge sans la connaître. Elle s’habille trop sexy. Elle sort toujours tard. On lui prête plusieurs aventures. Nombreux sont ceux qui se vantent de l’avoir eue dans leur lit. On ne voit d’elle que ses cicatrices, pas les mains qui l’ont blessée.

Si un proche est intéressé par elle, on aura tôt fait de l’en dissuader, en le mettant au parfum de sa réputation. Pour une nuit, peut-être mais pour toute la vie ? Non. Not a wife material. On connaît tous des Azalée. Après avoir lu ce livre, peut-être que vous les regarderez différemment.